Une « sur-comédie » : c’est ainsi que Marguerite Duras désigne sa pièce Les Eaux et Forêts. Ce texte allie une admirable simplicité à une drôlerie irrésistible.
L’histoire : sur un trottoir, un homme se fait mordre par le petit chien d’une femme. L’homme, très énervé, s’en prend à la propriétaire du roquet qui trouve le monsieur très vulgaire. Une autre femme s’en mêle et c’est l’altercation ! S’ensuit une discussion plutôt animée, entrecoupée par les aboiements de Zigou, où l’absurdité l’emporte.
Le fait anodin de la vie quotidienne se transforme en « catastrophe nationale ». Les trois énergumènes imaginent le « tout Paris » contaminé par la rage et la ville anéantie. Derrière les rêves et les fantasmes des personnages, dans une langue magnifique, transparaît la complexité de leurs existences…
C’est avec cette oeuvre à la tonalité absurde que la dramaturge inaugure ce qu’elle nomme son « théâtre de l’emportement » où prévalent spontanéité, simplicité et innocence du jeu. Marguerite Duras, ravie d’amuser les spectateurs, aimait rester au fond de la salle pour mêler son rire à celui du public.
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